EN ROUTE VERS LE BONHEUR...

C’est par la connaissance de ce que furent et de ce que vécurent ceux qui nous ont précédés que l’on s’inscrit dans la continuité historique d’une communauté. Découvrir les liens qui les unissent à ceux que nous sommes aujourd’hui, c’est pour chacun des individus qui composent notre famille le moyen de nous reconnaître et de nous mieux connaître nous-mêmes.

Réunir les membres ascendants et descendants d’une famille dans une matrice commune et comprendre les liens qui les unissent nous aide à maîtriser le temps. C’est une manière de répondre à notre désir d’éternité.

Notre famille est jeune et petite. Elle a pour point de départ un ancêtre né esclave au début du 19è siècle. En l’état actuel de nos connaissances, cette famille avant cet ancêtre n’existe pas. Du moins n’en connaissons-nous pas l’origine. Le travail de recherche entrepris pour tenter de faire la lumière sur d’où nous venons, ce que nous sommes et ce que nous avons été est loin d’être clos. Il nous permet néanmoins de nous situer dans le temps et dans l’espace et de prendre conscience de la place que les 100 ou 200 individus concernés auxquels nous appartenons occupent au sein du monde, et singulièrement à la Guadeloupe où le nom DEMONIO reste très modestement représenté.

La principale question qui vient à l’esprit des vivants que nous sommes -et qui sans doute aussi a hanté les pensées de nos parents- est celle-ci : d’où vient ce nom?

La première chose à faire consiste d’abord le traduire : DEMONIO = diable, démon en Espagnol, en Portugais, en Italien…

La deuxième est de savoir comment et pourquoi notre ancêtre Jean-François s’est-il vu attribué ce patronyme. Il n’est jamais simple de connaître les raisons de l’apparition d’un nom de famille. Pour ce qui nous concerne, la chose reste pour l’instant impossible. Ce que l’on sait c’est que le premier DEMONIO répertorié en Guadeloupe (Jean-François) nait à Pointe-Noire autour de 1809, à l’état civil de parents inconnus. “Autour de 1809” car la seule information délivrée dans son acte d’affranchissement le 5 octobre 1834 est son âge : 25 ans. 

Autre question sans réponse à ce jour : la présence même de ce nom dans l’état civil de Jean-François. En principe, les esclaves qui n’avaient pas d’existence civile n’avaient pas de patronyme. Ils ne portaient qu’un prénom. “Démonio” était-il un surnom, un sobriquet qui aurait été transformé en nom lors de l’affranchissement? Jean-François tenait-il ce nom de son père (ou de sa mère) qui aurait été d’origine espagnole ou portugaise? 

Toujours est-il que selon les statistiques de l’INSEE, le nom de famille DEMONIO est considéré comme très rare en France puisque nous sommes moins de 50 personnes à le porter.