Hervé BOUDAR
Ange, Hervé, Joseph BOUDAR
- Date de naissance : 2 février 1895
- Lieu de naissance : 39, Faubourg de la Liberté (Alexandre-Isaac) à Pointe-à-Pitre
- Mère : Laurence, Firmine BOUDAR (1869 - 1905)
- Père : inconnu
- Frères :
- Maurice, Gésime CHAUFREIN (°3.03.1889)
- Alexandre, Romanel BOUDAR (°20.03.1897)
- Daniel, Honoré CHAUFREIN (°26.12.1902)
- Soeur :
- Fernande, Jérôme BOUDAR (°30.09.1892)
- Mariage: Gustavie FOY (x11.06.1921)
- Enfants :
- Jacqueline BOUDAR (°1é. 05.1922)
- Filleule : Marie-Thérèse DEMONIO
Hervé BOUDAR, troisième enfant de Laurence BOUDAR, voit le jour chez le sieur Hubert CHAUFREIN, faubourg de la Liberté (Alexandre-Isaac) à Pointe-à-Pitre, où demeure sa mère alors âgée de vingt-cinq ans. Auguste CHAUFREIN se déclare témoin de cette naissance.
Après une enfance auprès de sa soeur Fernande née trois ans plus tôt et de son plus jeune frère Romanel de deux ans son cadet, Hervé a 19 ans lorsqu’éclate la Grande Guerre. Le 19 juillet 1915, il est mobilisé ainsi que son frère, comme homme de troupe sous le n° matricule 2758. Le 18 novembre 1915, il est appelé en renfort comme mitrailleur au 129è régiment d’infanterie à Douaumont (Verdun). Grièvement blessé à la tempe par un éclat d’obus le 4 avril 1916 à 3 heures du matin, il est évacué ayant obtenu une permission de 15 jours, puis soigné dans un hôpital militaire à Royat dans le Puy-de-Dôme.
Nommé caporal le 21 septembre 1916, il sera cité comme “très bon soldat qui s’est toujours fait remarquer par son dévouement et sa belle attitude au feu”. Il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, avant d’être démobilisé le 16 septembre 1919.
Quelques semaines avant la fin la guerre, Hervé obtient une permission et rentre au pays pour six semaines en juillet-août 1918.
La fin de la guère déclarée, il songe alors à s’établir, surtout que durant son séjour à la Guadeloupe, il a rencontré Marthe, une jeune pointoise avec qui il se verrait bien construire un projet de vie. Son désir est de revenir chez lui dans ce but. Mais il lui faut pour cela surmonter deux obstacles. Le premier : un enfant -une petite fille- dont une jeune femme qu’il a rencontrée lors d’un séjour à Paris lui attribue la paternité. Bien obligé de se rendre à l’évidence, il a accepté de s’occuper de l’enfant qui est placée en nourrice chez une personne de sa connaissance résidant au Havre (Jeanine MOAN).
Deuxième écueil : l’exigence de sa soeur Fernande qui s’est mise en tête de lui faire épouser sa bonne amie Tavie (Gustavie FOY) qui travaille à ses côtés et qui selon elle serait l’épouse idéale pour son frère.
Il tente de faire comprendre à sa soeur que Tavie est une fille gentille qui a sans doute beaucoup de qualités et qu’il apprécie beaucoup, mais qu’il n’éprouve pas de sentiments particuliers pour elle et n’envisage pas de faire sa vie avec elle.
Mais Fernande est une personne autoritaire qui aime à régenter la vie de ses semblables. Dans plusieurs lettres, elle revient à la charge pour qu’Hervé change d’avis, le menaçant même de rompre toutes relations avec lui : “Si tu ne changes pas d’avis, lui écrit-elle, inutile de continuer à me considérer comme ta soeur”. Elle n’hésite pas non plus à discréditer son frère auprès de Marthe. Hervé anxieux de toujours plaire à sa grande soeur à qui il voue un grand attachement finit par céder et à lui écrire un jour :”Maintenant ma décision est faite : je veux Tavie et pas d’autre”.
Pourtant, bien que sa soeur le presse pour venir se marier au pays, il temporise : “Je ne puis te promettre de venir au mois de mai (1921 ndlr) comme tu me dis. Je n’aurai pas assez d’économies. (…) Je veux bien mais à condition que Tavie restera au pays en attendant que je la fasse venir me rejoindre. (…) Si je fais faire un complet noir pour ma noce, c’est 800 Frs, et autre chose à acheter, il faut compter déjà 1 500 à 2 000Frs. En outre, un cadeau pour ma femme. Je n’aurai jamais assez d’argent. Payer notre passage pour le retour, l’argent qu’il faudra pour vivre en attendant que je travaille, tout cela demande à réfléchir”. Plusieurs fois, il reporte son voyage…
“S’il faut je viens réellement (sic), je serai forcé d’avancer mon voyage et venir en mars prochain, mais je n’aurai que 4 000 Frs. Et c’est rien pour une noces et les passages. Je n’ose le dire à Tavie. Mais crois bien que cela contrarie ton frère s’il faut la faire attendre. Vous direz que je ne suis pas sérieux et pourtant ton frère est tout à sa fiancée”.
Accrochée à son projet, Fernande offre alors à son frère de lui avancer de l’argent.
Le mariage a lieu à Pointe-à-Pitre le 11 juin 1921 et Hervé rentre en France avec son épouse le 24 juillet.
Mais pour les jeunes mariés, les choses démarrent mal. Après quelques semaines, Hervé recommence à travailler sur les bateaux. Tavie qui ne travaille pas reste seule des semaines entières. De surcroît, les revenus sont maigres, le ménage a du mal à joindre les deux bouts et ne parvient pas honorer sa dette. Tavie déprime au point que son mari songe même à la renvoyer à la Guadeloupe. Les mois passent ainsi et un enfant est annoncé. Mais pour le couple, les choses ne s’arrangent pas. D’autant moins que Fernande ne cesse de leur réclamer son dû. Les relations avec Fernande se détériorent chaque semaine un peu plus, jusqu’à la rupture. Même la naissance de la petite Jacqueline le 1e mai 1922 ne suffit pas à calmer les exigences de Fernande. Le frère et la soeur finissent par se brouiller définitivement.
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