EN ROUTE VERS LE BONHEUR...

EN ROUTE VERS LE BONHEUR...

Gustavie

Gustavie, Léocadie FOY 

 

 

  • Date de naissance : 9 décembre 1894
  • Lieu de naissance : Chemin des Petites Abymes à Pointe-à-Pitre
  • Mère : Clémentine, Désirée ELANCOURT
  • Père : Gustave FOY
  • Mariage : Hervé BOUDAR (x11.06.1921)
  • Enfants : 
    • Jacqueline BOUDAR (°1é. 05.1922)
  • Filleul : Charles DEMONIO

 

 

Gustavie FOY est une amie d’enfance de Fernande BOUDAR à qui elle voue un attachement sincère et fidèle, presque admiratif. Avec ses soeurs, Arthémise et Madeleine, elle n’a pas toujours eu une vie facile dans la petite maison où vit sa mère dans les environs de Pointe-à-Pitre, même si son père, marin-pêcheur, a toujours veillé à ce qu’elles mangent à leur faim. 

 

Gustavie a 24 ans lorsque Fernande se met en tête de lui faire épouser son frère Hervé BOUDAR. A ses yeux, cette jolie mulâtresse serait pour lui une femme idéale. Tavie se laisse convaincre par son amie qu’Hervé est l’homme qui lui faut. Ce dernier, en revanche se montre plus réticent ; surtout, il n’a pas les moyens de financer la noce. Fernande promet alors de prêter l’argent et parvient à trouver les arguments pour persuader son frère et son amie.. Ils finissent par céder. 

 

Le mariage est célébré à Pointe-à-Pitre le 11 juin 1921 et les jeunes mariés s’embarquent pour le Havre le 13 juillet suivant. Mais ce que va vivre la pauvre Gustavie une fois sur le sol de France est loin du tableau idyllique que lui a brossé son amie Fernande. La jeune femme, en effet, tombe de haut. Il y a d’abord le dépaysement, le froid, et surtout l’absence de son mari, parti durant des semaines entières comme cuisinier sur les bateaux d’une compagnie maritime. Seule et ne connaissant personne au Havre, Gustavie déprime. 

 

Elle écrit à Fernande : “Je me sens si seule parfois que j’ai envie de pleurer quand je pense à vous tous, à mes chères affections, j’ai le coeur gros. Tu comprends seule pour ainsi dire, je vois Hervé 1 ou 2 jours tous les 18 jours”.

 

Son mari, quant à lui se désole auprès de sa soeur : “Elle a la nostalgie de son pays et j’aurai fort à faire pour la faire rester ici. Puisqu’elle ne pense qu’à son pays et en particulier ses parents, j’ai décidé de la retourner au pays puisqu’elle ne peut s’y faire. En outre, je ne suis jamais là. J’arrive tous les 8 ou 10 jours et passe 2 ou 3 jours. Cela ne lui suffit pas. Car comme tu dois la connaître, elle n’aime pas la société et ne se plaît pas en France. La vie ne lui sourit pas ici. (…) Les premiers jours de notre arrivée avant de reprendre mon travail, ça allait bien mais depuis que j’ai repris mon travail ça ne va pas du tout. Et plutôt de la perdre, j’ai mieux de la voir revenir parmi vous. Là je serai plus tranquille pour elle. Car au moins elle sera parmi tout son monde et toute sa famille. Je serai privé d’elle pendant quelques temps, mais après deux ou trois ans, je retournerai aussi et pour ne plus revenir. Si toutefois je conserve ma santé et travaille comme je l’espère”.

 

Bientôt Gustavie est enceinte. Elle ne supporte pas très bien sa grossesse. Le ménage doit aussi faire face à des difficultés financières car Gustavie ne travaille pas et Hervé ne gagne pas gros. Malgré toute sa bonne volonté, il ne parvient pas à respecter ses engagements pour rembourser sa soeur qui ne cesse de réclamer son dû. Peu à peu, les relations du couple avec Fernande se détériorent, jusqu’à la brouille définitive. Il n’est plus question de rentrer s’installer à la Guadeloupe. Dix-mois près la naissance de sa fille, le 1e mai 1922, voilà pourtant Gustavie au pays, mais pour quelques semaines seulement. Elle rentre rejoindre son mari au Havre. Elle y restera jusqu’à la fin de ses jours. 



09/11/2020
2 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 56 autres membres