EN ROUTE VERS LE BONHEUR...

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Je n'ai aucun autre but au monde que toi...

 

Arrivé en août 1947 à Madagascar, François est installé à Maroansetra, une petite ville du nord du pays. La description qu'il fait de la région et de la vie qu'il y mène semble indiquer que même s'il n'a pas abandonné son désir de rejoindre le Togo dès que l'occasion lui en sera donnée, sa situation est moins désagréable qu'il ne l'avait imaginée. Certes, il se plaint de «crouler»  sous le travail, mais il est bien logé, les Malgaches sont des gens sympathiques, et surtout beaucoup de choses lui rappellent sa Guadeloupe natale.

 

De surcroît, il se trouve éloigné de plusieurs centaines de kilomètres des zones de

rébellion. Lorsqu'il débarque à Madagascar en effet, la révolte gronde dans le sud de l'île et autour de Tananarive en particulier. Depuis la conquête coloniale française en 1896, le pays est en proie à des mouvements de lutte incessants pour l'indépendance. En mars 1947, une nouvelle insurrection éclate qui entraîne une répression féroce de plusieurs dizaines de milliers de morts par l'armée française...

 

Dans sa précédente lettre annonçant son départ pour Madagascar, François avait voulu rassurer son père« La révolte es matée ou sur le point de l'être ». En fait, lorsqu'il expédie ce courrier, rien n'est réglé et le pays connaît de violentes agitations. Mais le district dont il a la charge demeure paisible car il reste éloigné des principaux points de révolte.

 

Cette lettre nous apprend aussi que depuis son précédent courrier, deux parentes chères à François ne sont plus : sa tante Louise (Loulouse) déjà bien faible lors de son passage en Guadeloupe un an plus tôt, et Gisèle dont la disparition semble avoir été plus brutale. L'éloignement lui rend ces décès d'autant plus douloureux. Il attise aussi son inquiétude quant à l'état de santé de son père qu'il sait précaire.

 

Ce courrier est le dernier de la précieuse correspondance entre François et son père, recueillie par sa soeur Romaine après le décès de Wilfrid. Un peu plus de 10 mois plus tard, en effet, Wilfrid meure à son tour. Il est donc probable que ce courrier est le dernier qu'il ait reçu de son fils avant sa mort, le 24 novembre1948...

 

 

 

Maroansetra – 1e février 1948

 



18/02/2012
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