EN ROUTE VERS LE BONHEUR...

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Ma bonne fée s'est éteinte

Ma soeur Micheline, celle que je considérais un peu comme ma bonne fée s'est éteinte vendredi 4 février, rongée elle aussi par un cancer... Encore lui! Je dis "ma bonne fée" parce que dans mes souvenirs les plus lointains, Micheline est toujours présente.

Micheline aimait beaucoup les enfant de son Papa. Son attachement était comme une manière d'exprimer la tendresse paternelle qui lui avait tant manqué. Micheline avait 12 ans quand je suis né. Je me souviens qu'étant petit garçon, elle m'a beaucoup porté dans ses bras, et aussi raconté beaucoup d'histoires et chanté beaucoup de chansons. Elle m'emmenait au Luxembourg, à Notre-Dame... Je me demande même si ce n'est pas elle qui m'a emmenépour la première fois au cinéma . J'avais deux ans. Trois? Ce devait être "Blanche Neige ", ou bien "Bambi", ou encore "Noël Blanc ", je ne sais plus...

Et puis elle s'est envolée. Pendant plusieurs années, nous ne l'avons plus vue. Qu'était-elle devenue? Pourquoi n'était-elle pas avec nous? Quelquefois elle venait nous voir. Rarement. Trop rarement. Je crois que nous avons passé quelques Noël ensemble... Puis nous avons su qu'elle était devenue infirmière.

Un jour, j'avais 14 ou 15 ans, nous habitions Noisy-le-Sec, elle est venue nous annoncer qu'elle avait décidéde devenir religieuse. Papa et Maman étaient interloqués. Ils lui ont demandési elle était sûre de son choix, si elle n'avait pas peur de se tromper...

Quant à moi, je me souviens que je ne voulais pas la croire. Et lorsque j'ai vraiment compris qu'elle allait se retirer du monde, j'ai retenu les larmes qui me montaient aux yeux. Ma bonne fée s'apprêtait à nous quitter, et j'avais l'impression que j'allais la perdre. Définitivement. Et je ne comprenais pas pourquoi. Je lui ai dit mon trouble, elle a tenté de me l'expliquer mais je ne voulais pas l'entendre.

Alors elle est entée dans les ordres et elle est devenue Soeur Elisabeth. Mais la Micheline qui m'avait choyé comme une vraie petite maman jusqu'à l'âge de quatre ans n'avait jamais vraiment cessé de me manquer. Quelques temps avant qu'elle ne rejoigne sa congrégation, elle m'a proposé de passer une journée avec elle dans Paris. Ce jour-là elle m'a fait un des plus beaux cadeaux de ma vie : elle m'a donné son appareil photo, mon premier appareil photo. Et surtout elle m'a offert "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry après m'en avoir lu quelques pages. Je garde de ces instants auprès d'elle le souvenir le plus ému.

Les années ont passé. Nous avons vieilli, chacun de son côté nous voyant peu. Trop peu sans aucun doute. Il y a quelques années, Micheline est revenue vivre en Guadeloupe. Elle était à la clinique Pitat, s'occupant de soulager les peines des autres comme elle l'avait toujours fait, ici et ailleurs. Puis elle est repartie rejoindre ses soeurs de Saint-Joseph d'Annecy.

Sa foi lui dictait de prier pour nous tous. Je sais que sur son lit de souffrance, c'est à cela qu'elle a consacré ses derniers instants.











08/02/2011
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